Il était une fois... Des faims de vivre
- valeriegrondin
- 24 janv. 2024
- 1 min de lecture

6/ La machine à rattraper le temps
Concentré depuis plus d’une heure sur sa feuille, à jouer avec les couleurs, les traits, les traces, Monsieur 63ans lève la tête soudain inquiet et me dit « J’ai encore du temps ? Il me reste combien de temps ?» Sa question interrogeait-t-elle sur le temps de la séance ou sur le temps qu’il lui restait vraiment à vivre ?
« 10 minutes pas plus, je suis fatiguée et je ne veux pas laisser mon mari tout seul. » Madame 78ans m’explique ses conditions pour cette première séance dans sa chambre. Plusieurs séances vont suivre, toujours dans la chambre, progressivement de plus en plus longues et pendant lesquelles la préoccupation de laisser son mari seul ne sera plus un sujet. La dernière séance, trois jours avant sa mort a duré plus d’une heure, en silence, dans la lenteur et avec la fragilité de ses gestes encore volontaires. J’avais l’impression qu’elle ne voulait pas que la création s’arrête pour continuer à se sentir vivante, à exister autrement qu’au contact de la douleur ou de la maladie. À la fin, au moment de partir, elle me regarde intensément dans les yeux et me dit « c’est dommage, c’est trop court. ». Parlait-elle de la séance ou de la vie ? Un peu des deux peut-être.
Merci de m'avoir accordé votre attention pendant ce récit. Je reste convaincue que l'ouverture à la création peut apporter des bénéfices significatifs tant sur le plan professionnel que personnel.
N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez en discuter davantage.
06 61 95 01 81
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